Décédé dans l’après-midi du 8 mars 2009, Willie
King était un artiste plein d’humanisme et d’esprit d’ouverture. Un bluesman qui
tirait les ressources de son art au plus profond de la culture afro-américaine
avec une fidélité accrue aux anciens et un souvenir aigu de l’Afrique.
C’est avec un certain plaisir que nous avions pu échanger
quelques propos avec lui et son équipe dans le cadre de Cognac Blues
Passions 2008.
Willie King est né à Prairie Point, Mississipi, le 8 mars 1943. Ses grands-parents et les voisins métayers l’élevèrent avec ses frères suite à la
séparation de leurs parents. Dans sa famille la musique était très présente,
son grand-père étant mordu de gospel et de blues.
Le jeune Willie King fabrique son propre Diddley Bo (un instrument à
une corde) en coupant le fil de télégraphe fixé à un arbre dans sa cour,
puis sa première guitare, avec des fils métalliques. Il fait de vrais
progrès quand le propriétaire de la plantation, W.P. Morgan, lui offre une
vraie guitare ; Willie travaille à la plantation et y alimente les vaches
chaque jour.
Il fait ses débuts dans une fête
locale du Mississipi en jouant toute la nuit pour deux Dollars. King porte
petit à petit ses efforts sur le son et élargit son répertoire en incluant
styles et sonorités de Howlin’ Wolf, Muddy Waters, Lightnin’ Hopkins et John
Lee Hooker.
En 1967 il part pour Chicago et passe une année à chercher du
travail dans les quartier Sudet Ouest de la ville. Il retourne plus
tard dans le vieux Memphis, en Alabama, et commence à travailler comme
représentant. Il sillonne les routes de campagne en faisant du colportage
alimentaire tout en discutant politique avec la plupart des gens pauvres
vivant en Alabama.
Durant les années 70, Willie King continue à écrire des
chansons en s’inspirantdes artistes du mouvement des droits
civiques, tels Joshua White, Harry Belafonte, Joan Baez, The Freedoms
Singers et Pete Seeger. Il nomme ses chansons politiques ''Struggling Songs''.
Le but étant de sensibiliser un public, comme il l’explique dans sa
biographie accompagnant ''Freedom Creek'' : ''A travers la musique je
peux toucher plus de gens en les emmenant à écouter''.
Tout en atteignant une audience nationale, Willie King prend
une position très importante au sein des bluesmen contemporains due à la
justesse de ses textes. Le blues possédant une longue tradition de chansons
protestataires parlant également des changements sociaux.
Cueilleur de coton, propriétaire de juke joint, combattant
des droits civiques et travailleur social aimant la fête, Willie King cumule
toutes ces fonctions et est devenu l’un des plus populaires bluesmen de
la région et des alentours.
Il se produit depuis quelques années dans les grands
festivals mais revient toujours dans son vieux Memphis. Il aime sa petite
communauté rurale d’Alabama où il prêche le blues dans les fêtes
communautaires et dans les juke joints. Willie King passe beaucoup de son
temps à aider sa communauté, à enseigner aux jeunes la tradition culturelle
et le savoir faire de son peuple et de ses ancêtres.
La thématique de son œuvre tourne autour des choses de la vie
quotidienne tels le mariage, le départ, le fait d’être ensemble, l’envie de
voir l’être cher. Mais aussi de l’engagement envers la communauté, la
critique comme les prises de positions politiques, le désir de dire la
vérité comme l’espérance, les interrogations sur la lenteur du changement
sans parler du blues en tant que sentiment ; le blues de la vie, le besoin
de rentrer à la maison, les anecdotes de la vie courante…
En 2008 est sorti le DVD ''Down In The Wood'', réalisé par
World Film, qui retrace la vie et l’œuvre du bluesman, un véritable voyage
dans le monde de Willie King. Ce DVD est un document fascinant sur sa vie et
ses activités, illustré par des interviews de sa famille et de ses amis, de
personnes comme Jim O’neal, fondateur de Blues Rooster, qui fut
émerveillé et intéressé par le style juke joint de la guitare de King comme
par sa voix très crue et ses textes politiques. L’Alabama Blues Project
comme Debbie Bond, Rick Asherson ou des producteurs comme Sam Watson ont
joué un rôle important dans la réalisation et la production de son œuvre.
Nominé aux Blues Music Awards en 2006, au W.C. Handy en 2001,
2003 et 2004, classé comme meilleur artiste par le magazine Living Blues en
2000, 2001 et 2002, Willie King reçoit aussi l’Alabama State Council On The
Arts et figure au Howlin’ Wolf Hall Of Fame.
Willie King était profond et vrai. C’est un personnage
authentique, sincère et dévoué, avec un sens remarquable de l’altruisme, du
don de soi, le sens de la durée dans la lutte au quotidien.
C’est avec bienveillance qu’il nous a accordé cet interview en présence
de ses musiciens. Un moment de partage formidable et extraordinaire.
Pour
débuter pouvons-nous parler de votre musique ?
Bien sûr ! J’essaie de garder la tradition de la musique blues et d’adresser
un message, de partager ma vie et mes expériences, étant né et ayant été
élevé dans une plantation. J’ai puisé ma musique dans cette plantation et je
veux partager mon histoire avec le monde entier au sujet des conditions des
afro-américains en ce temps là. J’essaie de transmettre tout cela afin de
faire connaître la vérité.
Quel est
le message dans votre musique ? Mon message est d’essayer de réveiller les gens et de leur faire
comprendre qu’on peut se mettre ensemble ; nous attendons la paix et l’amour
et nous devons partager ces valeurs. Lorsque j’ai grandi il y avait beaucoup
d’amour entre les uns et les autres. On partageait tout ensemble, mangeait
ensemble, on vivait ensemble. On partageait ensemble le peu qu’on avait et
on n'avait pas peur de la mort. On savait qu’on mourrait ensemble et c’est ce
dont parle ma musique. Ma musique porte sur ces sujet là afin que les gens
prennent conscience qu’il est doux et bon de s'aimer les uns les autres, de
se mettre ensemble et d’obéir aux instructions qui nous ont été données et
de respecter les autres. Si l'on respecte tout ça on atteint la paix
intérieure.
Ce qui compte dans la vie c’est l’intérieur, pas l’extérieur. Vous pouvez
gagner trois millions de Dollars mais si vous n’avez pas la paix intérieure
vos problèmes vous suivront toujours . Vous pouvez acheter tout ce que vous
voulez, aller boire un coup le soir, vous coucher, seulement, sans avoir la
paix intérieure, vos problèmes seront toujours là le lendemain matin. Donc
l'une des choses qu’il faut essayer de faire est de s’aimer et de
s’entre-aider.
Quels sont les musiciens dont vous vous êtes inspiré ?
J’ai été inspiré par Howlin’ Wolf, Muddy Waters, John Lee Hooker et Lightnin’
Hopkins, mais aussi par des musiciens de la Nouvelle-Orléans. J’ai grandi
avec ma grand-mère. Elle avait tous les musiciens qu’on peut souhaiter à
écouter sur son tourne-disques, tous les grands tubes. C’est ce qui m’a
inspiré et c’est ce qui m’a aidé à sortir d’un grand nombre de situations
difficiles, spécialement lorsque je n’avais pas d’argent et qu’il n'y avait
pas grand chose à manger. Lorsque vous ne savez pas trop où aller et que
votre condition physique n’est pas bonne, vous avez besoin de quelque chose
en relation avec Dieu, quelque chose qui vous motive et qui vous aide à
avancer. Vous savez que vous n’allez pas vous tuer parce que quelque chose
vous permet de regarder au delà des conditions dans lesquelles vous vivez.
Cela vous permet de vous sentir bien et de vous projeter dans l’avenir. Un
jour vous ne vous sentez pas bien et vous vous mettez à chanter le blues.
Ainsi vous permettez au rêve de devenir réalité entre ce que vous pensez et
ce que vous écoutez.
Y-a-t'il un artiste en particulier qui constitue votre
influence principale ?
Mon influence principale vient de Howlin’ Wolf, mon joueur de blues
préféré.
Pourquoi lui ? J’ai beaucoup appris de sa voix. J’adore sa voix. Elle est très
basse et vient de l’intérieur comme celle de l’âme ; ça vous touche, ça vous
transperce comme une lame et ça vous permet de vous relever et de vous
sentir bien. Et puis ça vous donne envie de faire ce que vous avez envie de
faire !
Que représentent vos grands-parents pour vous ?
Mon grand-père était la vie pour moi. Il m’a permis de me réaliser. Ma
grand-mère et ma mère m’ont également permis de devenir ce que je suis
aujourd’hui. Leurs prières ont permis de me voir devenir ce que je suis
devenu aujourd’hui. Ma grand-mère et ma mère adoraient le blues. Il y avait
toujours du blues autour de nous. Ma mère m'avait raconté qu'à 14 ans elle
avait dit à des musiciens : ''Vous êtes des musiciens , vous verrez un
jour : moi aussi j’aurai un fils et il jouera du blues comme vous" !
Quatorze ans plus tard je suis venu au monde. Je suis le seul enfant qu’elle
a eu, elle avait 28 ans lorsque je suis né.
Quelle a été l’influence de votre grand-père ?
Mon grand-père a toujours cru en l’amour, au fait de faire le bien. C’est
ce qui se passait en ce temps là à la plantation. Les gens s’aimaient et
prenaient soin les uns des autres . C’est ce qu’il m’a donné à savoir,
l’amour et le respect des autres. Il voulait toujours que j’aide le monde
entier. Il ne fallait pas demander de l’argent mais faire les choses
gratuitement. Il disait toujours : "Va voir cette dame ou ce monsieur, va
voir ce dont ils ont besoin. Ne demande rien surtout, mais s’ils te donnent
quelque chose, tu peux le prendre. Mais ne demande rien". J’ai grandi
dans le respect et l’amour des autres mais aussi en prenant soin des
enfants. Il essayait d’enseigner aux enfants comment suivre le bon chemin.
Il avait un bâton et lorsqu’il surprenait quelqu’un en train de voler il
donnait un bon coup : "Bam". Lorsqu’un enfant subissait ce coup il était
certain qu’il ne recommençait pas car il ne voulait pas sentir ça à nouveau.
Aujourd’hui si on faisait ça, toute la famille de l’enfant vous sauterait
dessus ; mais en ces temps là c’était une façon de dire : "Tu es dans le
mauvais chemin, attention tu vas prendre un coup !". Les gens le diront
au grand-père et l’enfant subira un second coup. Donc avant de refaire la
même bêtise vous y pensiez à deux fois et vous vous disiez : "Oh non mon
Dieu, je ne peux pas faire ça !".
Est-ce que les conditions matérielles de vie se sont
améliorées ?
Un petit peu ; pas beaucoup parce que ce qui s’est passé, c'est que les gens
qui vivent là bas ont dû s’écarter au fil des ans des traditions. Les jeunes
d’aujourd’hui ne connaissent rien des valeurs d’amour et du respect d’autrui.
Dans le monde d’aujourd’hui les africain-américains suivent l’enseignement
des Blancs. Les enfants d’aujourd’hui ne connaissent plus leurs origines
parce qu’on s’est écarté de notre enseignement et de notre tradition,
notamment de la manière dont on élevait les enfants dans le passé. Les
conditions ont changé. Ils ont une maison. Ils cherchent du travail. Mais
les conditions dans lesquelles nous vivons aujourd’hui sont en dessous du
seuil de pauvreté. Nous disposons d’un rapport de l’Université d’Alabama qui
dit que les africain-américains ne vivent pas. Ils ne font qu’exister parce
qu’ils se sont écartés de leurs traditions en essayant d’imiter leur frère
blanc, en essayant de devenir riche. Même les plus pauvres des pauvres
veulent devenir riches. Les enfants d’aujourd’hui vont voler pour avoir du
beurre de cacahuètes, du pop corn. Ils ne connaissent pas le processus
normal pour avoir ces choses dans leur sac. Ils ne savent pas qu’il faut
cultiver le sol, s’occuper de la terre avant de pouvoir l’avoir dans son
sac.
L’Afrique est-elle présente dans votre vie ?
Oui. J’ai étudié l’Afrique, mon héritage, ma culture du continent africain
comme l’avait fait mon grand père. Il connaissait l’Islam, il connaissait
les Musulmans, leur façon de prier en Afrique et c’est ce que j’ai étudié.
C’est mon héritage et vous pouvez l’écouter dans ma musique. C’est dans le
rythme que j’essaie de lier ma musique avec l’Afrique.
Votre musique est atypique et j'y reconnais bien
l’influence africaine.
Debbie Bond, guitariste du groupe : Et les guitares aussi ont une sonorité
africaine.
Oui cela se ressent effectivement dans ma musique, je donne ce pur son
africain. On n’utilise pas de médiator car si on l’utilise cela enlève la
sonorité africaine. Quand vous jouez directement avec vos doigts vous jouez
directement votre tradition. Cela renvoie un son automatiquement africain.
Debbie : Il aime le son des oiseaux , le chant des oiseaux le matin, faire
sonner sa guitare comme un oiseau. Il reproduit le son du vent et de la
nature en général.
Question technique : comment grattez vous votre guitare ?
J’ai quatre façons. J’ai ma guitare acoustique, guitare basse, guitare
rythmique pour jouer les rythmes africains. J’ai appris ces quatre manières
d’un jeune ami avec une guitare acoustique. J’ai ma rythmique de basse
parce que j’ai une guitare basse, ma rythmique africaine. La partie solo,
celle qui vous parle, celle qui sonne comme "tip tip", le son diabolique,
quand je joue, cela vient vraiment de mes bras et ma basse "bop bop" qui
transmet comme de l’électricité avec l’acoustique guitare. Avec votre
guitare vous avez une guitare à quatre son. Vous avez votre batterie votre
basse votre rythmique et votre solo.
Debbie : Vous pouvez rendre l’atmosphère très intense. Tout le monde sait
que ce n’est pas qu’une seule guitare.
Tout ce mélange de sons etc., si vous le maîtrisez bien, le
physique n’a plus d’importance, seul le feeling est important. Si vous
n’avez pas le feeling personne ne peut ressentir ce que vous essayez de
transmettre. Donc vous devez avoir ce feeling et ce rythme en vous. Et si
vous l’avez, les gens vous capterons comme ils captent des stations de radio
et vous vous rendez compte qu'ils sautent et se mettent à genoux. Et vous
passerez un bon moment avec eux .
Quand
j’ai vous ai vu jouer dans dans le film "Du Mali Au Mississipi ", de Martin
Scorsese, tout le public semblait en transe lors de votre concert
Oui, cela vient de la musique. Nous sommes aux Etats Unis et ce que les gens
ressentent doit être mis en relation avec les racines africaines. Ils
entrent dans ce groove et cette transe, même si beaucoup d’entre eux ne
connaissent pas ces sensations. Ce qu’ils ressentent de ces racines est en
eux. Ils peuvent le ressentir. Ils dansent. Ils célèbrent la vie. Ils se
sentent bien à l’intérieur. Il oublient toute l’oppression. Et lorsque l’on
regarde dans le passé, les gens faisaient cela naturellement. Il n’y a pas
de peur, de menace et autres : ils se sentent bien "man".
Debbie : Quand j’étais petite j’habitais en Afrique de l’Ouest. Mon
beau-père venait du Nigeria.J’ai assisté aux changements de la
musique africaine, j’ai expérimenté la danse africaine et la transe, les
chœurs, les cordes, les cuivres, le "high life", toutes ces musiques
merveilleuses. Quand je suis arrivée en Alabama j’ai dû jouer avec des
personnes qui étaient de ces racines africaines.
La
première fois que j’ai vous ai vu à Cognac je me suis demandé pourquoi vous
jouiez avec Willie ?
Il y a une véritable raison pour que Debbie soit dans le groupe. D’abord il
y a plusieurs femmes au sein de groupes, mais souvent elles doivent
abandonner, trouver un travail pour subvenir aux besoins de leur famille. La
présence de Debbie au sein du groupe est pertinente pour ce rythme
africain. Il y a eu aussi Miss Ricky, mais elle s’est mariée et nous a
quitté.
Debbie : Je ressens vraiment également que je suis réellement en mission
afin de faire connaître les racines africaines aux américains. J’ai vécu en
Afrique et je connais les premières tendances et oh ! combien c’était
incroyable : très diversifiées, très compliquées, jamais au même endroit
avec des personnes primitives avec une culture très riche et de nombreuses
raisons d’en être fière. Les Blancs et les Noirs doivent connaître cet
héritage. C’est ainsi qu’on combattra le racisme, l’excès de confiance et
l’égoïsme. Nous allons dans les écoles et nous parlons de l’Afrique comme
nous la voyons.
Parlez-vous des langues africaines ?
Debbie : Je parle un peu de créole…
Rick Asherson : Lorsque Willie parle d’amour et qu’il parle d’un groupe composé de
Noirs et de Blancs, c’est un exemple. Ce n’est pas pour seulement en parler
mais pour en faire la démonstration. Beaucoup de son travail repose sur la
démonstration. Nous avons une femme à la tête blanche. Nous nous aimons et
l’esprit de la musique est dans la rencontre.
Debbie : j’ai grandi avec une mère très impliquée dans les combats pour les
droits de l’homme. J’ai toujours en tête dans mon métier de musicien ce
combat très lié avec celui de Mister King.
Ce qui m'étonne quand je regarde votre film c’est que
vous avez conservé le mode africain. Comment avez vous fait pour conserver
cette tradition depuis 300 ans ? C’est la vision du monde de mon grand-père qui m’a donné cette façon
d’être. C’est à l’âge de vingt ans que j’ai commencé à être ce que je suis.
C’est dans le but de rendre hommage à mon grand-père car c’est ce qu’il a
toujours souhaité ; à savoir garder cette tradition vivante à la façon
africaine, avec l’amour et le respect comme dans un village
africain où tout le monde s’aime et se respecte, où tout le monde est de la
même famille. Tous les enfants sont surveillés afin de s’assurer qu’ils suivent le bon chemin. C’est ce que mon grand-père m’a appris.
Debbie : Sa philosophie ressemble à celui de Nyerere (en Tanzanie). Ils
avaient un village africain socialiste. Sa philosophie repose vraiment sur
le socialisme au sein du village.
Rick : Il va à l’extérieur. Il mène des réunions, organise différents
évènements, essaie de créer différentes manifestations autofinancées, en
informant, en donnant des techniques de survie de base parce que de
nombreuses choses ont changé : le prix de la nourriture augmente et le
peuple n’y a plus accès. Il se bat pour promouvoir une bonne qualité de vie
dans toutes les communautés (pas seulement sa communauté) afin d’être sûr que
les gens soient unis et qu’ils représentent l’amour, la paix et la
compréhension universelle.
En un mot, quels sont les profils de Monsieur Willie ? J’aime le blues, le jardinage, le travail du bois car on a des réserves.
Nous allons à l’extérieur collecter l’eau comme on avait l’habitude de le
faire. On préserve l’environnement. On fait de la confiture. On fabrique nos
propres produits et on essaie de rendre cette communauté bien afin
d’accueillir de nouvelles personnes. Nous avons également des projets de
logements. On essaie de créer un centre communautaire où tout le monde
puisse vivre ensemble, travailler ensemble afin que je n’ai pas à courir
d’une maison à l’autre.
NDLR :
Willie King pensait avoir des origines venant de Guinée.
Biographie et propos recueillis par : Ahmad MRAMWANI -
Traduction : Pascaline
Illustration : Sam AUDRIX -
Photo : JP SAVOUYAUD /COGNAC BLUES PASSIONS 2008