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: Luc BRUNOT
On voit
apparaître de plus en plus de blueswomen sur la scène française ; En
provenance de Bordeaux, voici Loretta, chanteuse à la voix à la fois
puissante et acide, doublée d'une harmoniciste et accompagné par un trio
expérimenté, incluant Anthony Stelmaszack, très bon à la guitare, et Mig
Toquereau bassiste et compositeur (sept compos, le reste étant constitué de
reprises). On trouve sur ce premier album, "Loretta & The Bad Kings", pas
mal de blues très rythmés.
"The Well"
marque le retour chez Alligator de Charlie Musselwhite. Un superbe come back
qui le voit accompagné par des musiciens d'expérience dont Dave Gonzales
(The Paladins) à la guitare (assez discrète). Charlie est bien entendu au
chant et à l'harmo mais quand il empoigne la slide, il s'y montre
remarquable. Mavis Staples est présente sur 1 titre. L'ambiance est roots,
laid back, lourde mais souple, moite. Le son est magnifique. Un des
meilleurs disques de Musselwhite.
Deux ans
après un premier essai, revoici le Drew Davies Rhythm Combo avec "Wild Man
Walk". Le saxophoniste gallois secondé par ses accompagnateurs français
laisse quelques soli à la guitare de Pascal Fouquet ou piano de Fabien
Saussaye mais le saxophone est roi. Le ténor de Drew, bon chanteur par
ailleurs, étant souvent renforcé par un baryton. Un très bon disque de
blues, jump, swing auquel ne manque que des compositions originales.
Jay Gaunt
est un jeune harmoniciste du New Jersey. "Harmonicopia" est son 2ème disque.
Bénéficiant de l'apport de souffleurs mais aussi de cordes et de pointures
de studio, l'album est curieux avec une moitié de titres instrumentaux très
soft ("Greensleeves"), sans aspérité et une autre moitié beaucoup ancrée
dans le blues à raz de terre, "dirty", avec la voix agressive de Victor
Wainwright et des guitares insidieuses.
Revoici
Lucky Peterson avec un nouvel opus, "You Can Always Turn Around " (Dreyfuss
Music) enregistré avec des pointures en accompagnement, des musiciens
n'œuvrant pas en général dans le blues. Malgré quelques standards de la
musique du diable, le disque s'éloigne d'ailleurs du blues avec des
incursions folk, soul voire même arabisantes. Lucky Peterson est assez
discret à la guitare alors que sa voix semble avoir gagné en épaisseur. Un
disque à dominante acoustique.
Ceux qui
connaissent les concerts dynamite de Mike Sanchez ne seront pas déçus par un
"Babes And Buicks"(Doopin Music) si explosif que le disque compte six titres
de plus qu'annoncé ! Le chanteur pianiste anglais de rhythm & blues,
boogie-woogie, rock'n'roll est secondé par des vents alors qu'une chanteuse,
Lily Mae, vient parfois le rejoindre. Ça chauffe !
New Yorkaise, Kirsten Thien débarque chez nous avec un
troisième CD, "Delicious" (Screen Door). Elle pratique un rock soul blues
souvent percutant avec des morceaux accrocheurs même si le disque parait
quelque peu inégal. Elle possède aussi une belle voix assez puissante.
L'accompagnement est riche et on note des interventions d'Hubert Sumlin ou
Arthur Neilson.
Blind
Lemon Pledge est une formation acoustique (guitare, claviers, basse,
harmonica dominant avec le chant) de San Francisco dont le premier disque ne
m'avait pas convaincu. Ils reviennent avec un "I Would Rather Go Blind" plus
intéressant (il revisite quatre titres du premier CD). La musique est entre
le country blues et du folk pop.
Art Rosenbaum, à l'instar d'un Alan Lomax, a consacré
cinquante ans de sa vie à enregistrer dans le Sud des musiciens souvent
amateurs, noirs ou blancs. Il avait récemment publié ces trésors par le
biais de deux coffrets de CDs (Grammy Award en 2008). Dixiefrog en a tiré la
substantifique moelle en un CD titré "Black & White" pour mettre en valeur
l'héritage à la fois européen et africain de la musique américaine, en
particulier blues ou folk. La quasi totalité des noms nous étaient inconnus.
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