En
une quinzaine d'années de carrière, Harper aura su se hisser du stade de
musicien jouant dans les rues, au rang de "star" internationale (je me
souviens de lui, jouant dans les rues de Paris -notamment un soir de Fête de
la Musique - ou débarquant, jeune mec assez timide, sa guitare dans les
mains, dans les locaux de OuïFm, rue Beaubourg, station pour laquelle je
travaillais, au début des 90’s). Depuis, pas mal d’eau à coulé sous les
ponts (de Pantruche ou d’ailleurs) et aujourd’hui Ben Harper est un musicien
dont le talent n’a cessé de s’affirmer disques après disques, concerts après
concerts. Pour ce "Give Till It’s Gone", Harper a choisi l’option Relentless
7, son groupe quasi attitré, s’inscrivant un peu, et selon ses humeurs et ce
qu’il désire jouer, dans une démarche NeilYoungienne avec le Crazy Horse.
Du reste, puisque j’évoque Young, Harper y va de son morceau référence
envers le Sachem, pas trop dans la musique, mais plutôt dans le sens du
texte sur Rock Is Free, clin d’oeil au Keep On Rockin’ In A Free
World.Ainsi, tout le disque est traversé de références appuyées
que Ben Harper fait siennes. Un peu de blues, pas mal de rocks nerveux, le
tout doté d’une pincée de psychédélisme que ne renieraient ni le Dead ni les
Beatles dans leur période Sgt Peppers. Pour preuve, la présence de Ringo
Starr (qui, mine de rien, n’a rien perdu de son jeu de batterie.) sur deux
titres dont le très beatlesien, justement Spilling Faith, enchaîné
avec Get There From Here genre de jam impromptue autant qu’acide sur
lequel « le bagueux » est plus en forme que jamais. Aussi surprenante que
celle de Ringo Starr, la présence de Jackson Browne aux backing vocaux sur
le Pray That Our Love Sees The Dawn, dont la voix se marie à
merveille avec celle de Harper prouve l’éclectisme musicale de l’oncle Ben
(à ne pas confondre avec l’autre tartuffe de Ben L’Oncle Soul… On rigole,
là…). "Give Till It’s Gone" est encore un disque de références dans une
discographie déjà copieuse d’excellents albums.