GREEN VAUGHAN : "Waiting For The Prophet"
Tourne Disque (2011)

On est un peu comme ce duo lillois, on l’attend également ce prophète. Ou plutôt quelqu’un qui nous sorte un chouïa de ce marasme actuel. Après, on l’appellera comme on veut, finalement. Mais on ne veut surtout pas d’un mec qui nous refasse le coup du christ (on a déjà donné et on continue de payer cash sans vraiment que ça nous ai servi de leçon… au contraire. Non, je verrai bien une p’tite nana, à la voix douce qui nous force à sortir de cette fange dans laquelle de gros hypocrites boursouflés d’orgueil et dopés au pouvoir nous ont plongés dedans millénaires après millénaires, remuée sans relâche par ces apprentis sorciers veules, incompétents et méprisables.  Ces donneurs de leçons pitoyables, ces voyous encravatés / costards trois pièces et Rollex  en évidence, qui toisent le monde -l e nôtre - avec la morgue propre aux enfoirés qu’ils sont…Une p’tite nana qui, par son charme seul, nous ferait balayer toute cette merde et nous conduirait, une fois le terrain dégagé vers des avenirs enchantés, radieux où il y fait bon vivre… Mais…oups, je m’égare !). En tout cas, même si la musique de Green Vaughan ne nous promet pas d’avenir meilleur elle nous procure un trip musical  surprenant. Un rock du vingt-et-unième siècle où instruments propres à ce style musical sont mélangés à des synthés, samplers, et autres machines électroniques. Et le résultat est à la hauteur de ce « bidouillage » sonore. Le rocker pur et dur s’y retrouvera à son aise autant que l’amateur féru de nouvelles technologies. Ici Cochran et Tangerine Dream ou Can et Tears For Fears se donnent rendez-vous pour un pogo d’enfer, pour une transe psychédélique, mélange des corps et des âmes, jusqu’au bout de la nuit. Le rock sort enfin du carcan dans lequel certains l’avait enfermé (même exemple, comme on l’a lu plus haut avec le blues et les Hell’s Kitchen), et c’est tant mieux. Green Vaughan, en s’appuyant sur de vieilles données leur donne une impulsion nouvelle. Finalement cette musique n’est pas celle du futur. Elle est celle de notre présent. Vivons-le donc à fond. Ici et maintenant !

: JeanDo BERNARD

 

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