HELL'S KITCHEN : "Dress To Dig"
DixieFrog Records - Harmonia Mundi (2011)
On attendait cet album
des genevois avec impatience. Comme tous leurs disques, finalement, à ceci
près que, pour ce "Dress To Dig", l’attente était un peu plus fébrile car
l’on savait que Rodolphe Burger, l’ex leader de Kat Onoma, travaillait avec
eux sur ce nouvel opus. Alors, évidemment on se posait quelques questions.
Comment allait se marier cette rencontre musicale ? Et surtout, qu’allait-il
en sortir ? Non pas que l’univers de l’ex strasbourgeois et celui des
suisses soit aux antipodes, mais on restait néanmoins curieux du résultat.
Qu’on se rassure, tout va pour le mieux (voire même le meilleur). L’on
retrouve tous les ingrédients musicaux qui rendent les Hell’s Kitchen si
immédiatement reconnaissables, cette magic touch qui nous embarque si bien
dans leur univers. Fondamentalement, pas grand chose de changé, si ce n’est
une ouverture un poil plus rock (déjà amorcée sur le précédent), dans le
son, dans la nature de certains titres. Mais qu’on ne s’y méprenne pas. Les
Hell’s Kitchen n’ont pas vendu leur âme blues, ils sont toujours ces
« garnements » de la note bleue, certes décalée, la note, mais toujours
juste. Car même si elle se barre en glissades, négocie des loopings
étourdissants la musique des p’tits suisses ne laisse jamais l’auditeur en
repos. Mieux ! Elle nous rappelle agréablement qu’outre le fait qu’elle
accompagne nos vies, elle ne doit cesser de nous surprendre. Et les Kitchen
marient efficacement les deux, pour un plaisir illimité et outrageusement
jouissif. L’humour noir, grinçant est encore une fois au rendez-vous et le
contre-pied toujours là (A Good End est le nom du titre qui démarre
le disque. From The Start est celui qui le termine !). De plus, les
Hell’s Kitchen viennent de signer avec Dixiefrog. Gageons que cette
signature leur permettra d’élargir leur auditoire, car, n’ayons pas peur des
mots, les Hell’s Kitchen sont l’une des meilleures choses (blues ou rock, on
s’en fout !) qui soit apparue durant ces dernières années. En tout cas,
personnellement, la musique écrite et jouée par Monney B (et ses acolytes)
m’éclate considérablement plus que celle faite par Boney M !!!