J’ai beaucoup tardé
pour écrire cette chronique. Ca n’a, bien évidemment, rien à voir avec le
groupe, ni même avec ce disque. Bien au contraire. Des trucs perso lourds
justifient ce retard, sans pour autant vous infliger une justification que
je juge… inutile.
Parce que, figurez-vous que les [No One] sont en bonne place dans Mon
Panthéon des groupes pour lesquels j’ai le plus profond respect (toutes
catégories, toutes nationalités confondues). Certainement parce que je n’ai
jamais dissocié musique et honnêteté artistiques. Certains « artisses » ont
eu des revirements qui m’ont parfois énormément surpris. Musicalement et
philosophiquement. Avec Les [No One], j’ai beau réfléchir, me plonger, en
faisant attention de ne pas tomber, dans un passé proche, rien de tout ça.
Ces mecs continuent de tracer leur route, faisant ce qu’ils ont envie au
moment où ils en ont l’envie. Pas de contrainte, pas de diktat, toujours
sincères, renouvelant sans cesse leur direction musicale, en gardant en
filigrane un son, une façon de jouer, un état d’esprit qui les rendent si…
uniques. Ainsi, ce "Drugstore", est encore une sacrée surprise, qui démarre
pourtant d’une façon quelque peu déconcertante, avec une espèce de tournerie
(Cheri Moog) sur laquelle K-Mille et ses « machines » s’en donnent à
cœur joie. Puis vient le morceau qui fait tousser les bien-pensants :
Drugs (à noter qu’avec ce titre Kemar et son gang ont quasiment créé le
premier clip interactif. Le clip démarre, vous êtes dans une fête, et il
vous suffit de cliquer sur une des drogues proposées pour que l’ambiance de
cette fête change suivant la drogue choisie. Assez réaliste, ce clip !!!),
qui n’est en aucun cas un titre qui fait l’apologie des drogues… Ensuite, on
continue avec des choses un peu plus euh…conventionnelles, serai-je tenté
d’écrire : Paris, Le Monde Entier, Les Opposants, le single, décliné
en blues Qui Je Suis ?, des trucs rocks imparables Come On, Hurry
Up (City Boys), KO, The Dolls, pour terminer sur Johnny Rotten,
le morceau qui a déclenché la composition de cet album, comme me
l’expliquait Kemar. Un disque qui, s’il s’inscrit dans la suite logique de
Gazoline n’en propose pas moins une autre ouverture, une façon, toujours
novatrice, d’aller de l’avant. Au risque de me répéter, je ne vois pas qui,
ici (et même ailleurs), peut rivaliser avec les [No One…]