: Sandrine BOULOIS

 

JUMPIN' TO THE WESTSIDE

The Kids Are Good !


Jumpin' To The Westside est un groupe formé aux trois quarts de jeunes musiciens tout juste âgés de dix-sept à dix-neuf ans, passionnés de blues, et originaires de la région Bordelaise et d'Angoulême. Ils sont accompagnés à la basse par un quatrième artiste chevronné et connu dans le milieu : Lonj.
Auteurs compositeurs interprètes, ils nous proposent actuellement leur premier album : No Kidding, une délicieuse galette faite essentiellement de compositions personnelles pleines de charme qui ravira je pense tous les palais, voire les plus difficiles.
Ces jeunes artistes sont aussi les gagnants du Tremplin Jeunes Talents de Cognac Blues Passions 2010 et il me paraissait intéressant de les découvrir un peu plus, au-delà d'un concert...
 

 
Jumpin' To The Westside, Cognac, 16 juin 2011 (C) Sandrine Boulois


Bonjour et merci de m'accorder un peu de votre temps. Voici la première question : quel est votre parcours musical et quand avez-vous commencé à jouer de votre instrument respectif ?


Alexis Evans
:
J’ai commencé la guitare à huit ans dans une école à Talence. J’y suis resté cinq ans mais cela ne me plaisait plus vraiment, vu que l'on m’apprenait du métal ou du rock et que leur objectif principal était  la vitesse sur le manche... et je n'ai jamais été très doué pour ça. A cette époque-là, je ne m’intéressais pas vraiment à la guitare, je n’y touchais jamais à la maison. Je me suis mis à écouter du blues vers douze ans et ce fut une révélation ! Je suis allé au Congo où j’ai rencontré Lonj et Jelly Roll Dubois, qui m’ont beaucoup influencé, puis j’ai découvert le Comptoir du Jazz, le Blueberry, le stage de Tournon d’Agenais...

Thibault Ripault :
J’ai commencé la guitare vers douze-treize ans, d'abord tout seul, puis j’ai pris des cours avec Mister Tchang avec lequel j'ai découvert plein d’artistes et avec qui j'ai beaucoup appris. C’est lui qui m’a orienté vers le blues que j‘aime aujourd'hui : Merci Sam ! Quand j’ai commencé la guitare, je jouais du rock des années 70 et j’ai découvert ensuite le blues à travers les groupes qui reprenaient des morceaux de Willie Dixon, Muddy Waters… Et depuis je joue du blues.


Bastien Cabezon
:
Je joue de la batterie depuis environ neuf ans, j'ai pris des cours pendant environ quatre ans. L'enseignement était très académique, j'ai donc arrêté. Je suis d'une famille de musiciens, mon père joue de la musique depuis que je suis tout petit et c'est lui qui m'a donné l'envie de commencer. Le déclic de vouloir créer un groupe est ensuite venu avec Thibault.

Pourquoi avoir choisi de jouer du blues plutôt qu'un autre style ? Vous exercez-vous aussi dans d'autres genres musicaux ? 

Alexis :
J’ai choisi le blues parce que c’est la musique que j’aime particulièrement, cependant je souhaiterais m’orienter un peu vers la soul.

Thibault :
Je joue du blues car c’est la musique que j’aime, tout simplement ! Il n’y a aucune explication, c’est juste la musique que j’aime écouter et que j’aime jouer.

Bastien :
C'est pour moi la seule musique qui te fait ressentir une aussi forte sensation. Quand j'écoute du blues je ne pense à rien d'autre, et quand j'en joue j'ai l'impression d'être comblé de toutes mes envies.
 


                                                                Thibault Ripault (C) Sandrine Boulois


Quelles sont vos influences ?


Alexis :
Je suis pas mal influencé par le West-Coast des années 50, mais aussi par tout le blues en général, la soul, le jazz.

Thibault : Mes influences ? Le Chicago blues, notamment le Westside sound, et aussi la soul et le rhythm'n'blues. Magic Sam, Lurrie Bell, Jimmy Johnson, Otis Rush, Andrew Brown, B.B. King, Eddie Taylor, Buster Benton, Roy Lee Johnson…

Bastien : Beaucoup de Northern et Memphis soul, mais surtout beaucoup de blues émanant du Chicago et du Mississippi. 

Il y a donc association de plusieurs styles propre à chacun dans le choix des morceaux que vous avez choisi de jouer.

Thibault :
Le répertoire est assez vaste : Chicago blues, swing, rhythm'n'blues.

Bastien : Oui je pense, un mélange d'influences de Thibault et Alexis qui sont différentes mais qui s'associent malgré tout assez bien.

Comment  le groupe s'est-il formé ?

Alexis :
Thibault et Bastien se connaissaient déjà. J’ai rencontré Thibault lors d’une jam-session, on aimait tous le blues donc nous avons joué ensemble.

Thibault  :
Bastien et moi nous nous connaissons depuis au moins dix ans, nous sommes des potes d’enfance. J’ai rencontré Alexis et Lonj dans les jams blues de Bordeaux, notamment au Comptoir du Jazz. Le fait de rencontrer Alexis qui était du même âge, s’intéressant aussi au blues, nous a donné l'envie de monter un groupe ensemble pour jouer du gros blues ! Du coup, j’ai demandé à Bastien s'il voulait bien nous accompagner à la batterie, Lonj nous a rejoints plus tard.

Bastien : Je connais Thibault depuis très longtemps et nous avons commencé par faire un groupe de rock (Black Keys, Lynyrd Skynyrd, Téléphone etc. puis quelques compos) et ensuite Thibault a rencontré Alexis à une jam puis l'idée est venue, nous avons fait une répétition et nous nous sommes bien entendus.

Pourquoi avoir choisi comme nom de groupe "Jumpin' To The Westside" ?

Bastien : Pourquoi avoir choisi comme nom de groupe "Jumping To The Westside" ? Faut voir ça avec les leaders ! haha !

Alexis :
"Jumpin’ To The Westside" vient du fait que je suis plus orienté vers le blues West-Coast et Thibault plus vers le Westside. Nous avons donc joué sur les mots.

Thibault :
Au début, comme nous n'avions pas d’idée, nous souhaitions un nom de groupe qui résume la différence de style de blues entre Alexis, qui est plus branché jump / swing, et moi, plus Chicago blues. Nous ne pensions pas garder ce nom de groupe, il est maintenant  un peu tard pour le changer !




                                                               Alexis Evans (C) Sandrine Boulois


Quel rôle joue Lonj dans le groupe ? Mis à part celui de bassiste bien sûr !


Alexis  :
Lonj est notre mentor. Il nous guide pour que l'on ne fasse pas de bêtises et pour bien gérer les concerts.

Thibault  :
Lonj nous aide beaucoup, c’est grâce à lui que nous avons joué à Cognac Blues Passions en 2010 et il nous a donné l'opportunité d'enregistrer une démo et notre premier album. Il s’occupe aussi un peu du "business" car nous ne sommes pas encore très au point sur cela. Son expérience est toujours utile, nous sommes vraiment contents de l’avoir avec nous. Et puis, on l’adore, c‘est notre deuxième papa ! Et, surtout, c’est le seul à avoir un accordeur dans le groupe, c’est pour cela que nous le gardons... (sourire)

Bastien  :
Lonj c'est le papa, le tuteur du groupe, celui qui a toujours la bonne idée ou la bonne phrase au bon moment. C'est un vrai plaisir de jouer avec lui.

Faites-vous partie d'autres formations ?

Alexis :
Je fais partie de plusieurs autres formations : "Alexis Evans Trio", "Rockin’ Dynamita", "Bloosy Mary".

Thibault :
Je joue aussi avec "Chicken Roast".

Bastien : "Chicken Roast", un autre groupe de blues que nous avons avec Thibault. 

Comment arrivez- vous à gérer les concerts, les répétitions et les études ?

Alexis :
J’ai eu une année sabbatique parce que la FAC de sciences ne m’intéressait pas. Depuis que j’ai repris des études de langue, j’ai moins de temps et c’est plus difficile de jouer. C’est pour cela en partie que l'on ne répète quasiment jamais.

Thibault :
Je n'ai pas de soucis pour gérer mes études et la musique pour l’instant.

Bastien :
Nous jouons et répétons généralement le week-end et pendant les vacances. Mais je dois avouer que ma motivation pour le lycée est minime...

Vous destinez-vous à devenir musiciens professionnels ?

Alexis :
C’est un rêve d’en faire mon métier mais je ne peux pas trop me prononcer pour l’instant. J’attends de voir de quoi l’avenir sera fait.

Thibault :
Si je peux vivre de la musique, je le ferai.

Bastien : Oui j'y songe depuis un bon bout de temps. Je ne me vois pas du tout dans une autre branche et je compte bien tenter ma chance et me lancer. 
 


Bastien Cabezon (C) Sandrine Boulois


Vous êtes les gagnants du Tremplin Jeunes Talents Cognac Blues Passions 2010. Comment l'avez-vous vécu et le vivez-vous maintenant ?


Alexis :
Pour le tremplin de Cognac, on ne s’attendait pas du tout à gagner ce fut donc une grande surprise, une immense joie et une grande fierté parce que pour nous c’est le plus beau festival français. Nous étions vraiment heureux.

Thibault :
A la base, on était juste content de jouer à Cognac, nous ne pensions pas vraiment au tremplin ni même à le gagner ! Il y avait Rachelle Plas qui était là et qui cartonnait à ce moment-là. Nous pensions qu’elle allait décrocher le prix. En fait, nous avons remporté ce prix et ce fut une super surprise ! 

Bastien :
Ca me rend nostalgique, c'était vraiment un bon moment... 

Qu'est-ce que cela vous apporte aujourd'hui ?

Jumpin' To The Westside : Cela nous a apporté un certain respect ainsi que de la considération de la part de beaucoup d’amateurs de blues. Tout le monde nous en parle encore et ce prix marque un tournant important dans l’histoire du groupe. Il va nous permettre de revenir jouer à Cognac, de présenter notre album. De plus, nous allons faire la première partie du Chicago Blues Festival 2011 à Léognan et c'est déjà bien cool !

Quels sont vos projets ? 

Jumpin' To The Westside :
Pour l'instant, le projet principal est de présenter notre album No Kidding à Cognac Blues Passions 2011 et de continuer à jouer du blues, encore et toujours, afin de préserver ce bonheur incomparable. 

Je vous remercie d'avoir gentiment accepté cette interview et c'est avec un grand plaisir que je viendrai vous voir jouer à Cognac cet été.
 


 

En complément à l'interview de Sandrine Boulois, j'ai demandé à Lonj quelques détails supplémentaires sur ce qu'a apporté Blues Passions au groupe depuis juillet 2010. (JPS)

Lonj :
De mon point de vue, le prix Jeunes Talents de Cognac Blues Passions a été un vrai tremplin pour Jumpin' To The Westside. A cette époque, malgré notre envie de jouer ensemble, le groupe vivotait un peu par manque de temps et de disponibilités et j'étais incertain quant à l'avenir du projet ; je me disais que mes jeunes camarades risquaient de faire des choix d'orientation professionnelle qui pourraient mettre un terme au groupe.

Le prix a tout changé. D'abord parce que c'était une reconnaissance officielle de leur talent mais aussi parce que nous recevions 1000€ de la Communauté de Communes. Il fallait faire quelque chose de constructif de cet argent : un album bien sûr ! Et c'est cet album que nous présentons à Cognac les 6 et 7 juillet 2011.
Aujourd'hui, j'ai aussi l'impression qu'il s'est créé un lien amical entre Jumpin' To The Westside et Blues Passions et je tiens à remercier Michel, Julien et toute l'équipe.



                                                           Jumpin' To The Westside, Cognac Blues Passions 2010 (JP Savouyaud)



 

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